Jiang Bian : News : Biographie


Etudiant en 5ème année de Conservation-Restauration d'oeuvres à l'Ecole Supérieure d'Art d'Avignon, j'ai axé mon travail artistique autour de la viande.

Le mot "viande" est issu du bas latin "vivanda" : ce qui sert à vivre.

Après avoir travaillé régulièrement dans les cuisines d’un restaurant, je me suis engagé dans un travail répétitif de peintures et de vidéos, qui prend pour unique objet la viande, rien que la viande. Tel Sisyphe qui poussait un énorme rocher jusqu’au sommet d’une montagne, et recommençait à nouveau sans fin, j'ai voulu couper et découper, cuire et manger, peindre et filmer cette viande. Ces associations n'ont de sens que dans ce qu'elles produisent : une nourriture réciproque qui agira, et continuera d'agir, même si elle tombe sur un os. Un os : la vie est à la fois heureuse et absurde, éternel recommencement et en même temps finitude.

Depuis l'Antiquité, on a représenté des vanités, qui prirent ensuite la forme de natures mortes et qui renvoyaient au corps et à l'esprit. La condition humaine, condition de mortel, est assez souvent, d'un point de vue métaphorique, représentée dans l'art occidental au cours de son histoire par un crâne. Dans mon travail, j'ai tenté un face-à-face de la nature morte et de la vanité, de la peinture et de la vidéo, de la matérialité et de la pensée sensible, du cru et du cuit, de la vie et de la mort, dans un éternel recommencement : je suis là, je travaille, je mange, je désire... et je vais mourir.